Bonjour les amis !
mes coups de coeur, mes états d'âme du 17 août 2009 |
Les Rebelles Le 13 août dernier, je marchais sur les pentes arrondies du Mont-Lozère. Magnifiques. Le rose des bruyères s'entremêlait aux ocres rougeoyants des myrtillers, pour une féérie propre à envoyer bien loin les préoccupations de nos quotidiens. Au sommet des Finiels, il n'y avait pas foule. Il est pourtant facilement atteignable à partir de la route qui passe au Col. Mais si la Lozère a ce charme indiscible des contrées déshéritées, boudées par les snobismes et caprices de mode, ce n'est pas moi qui m'en plaindrai. Lorsque je me trouve dans la région, je ne manque pas l'occasion de monter au Mont-Lozère. Pas un pélérinage, qu'est-ce qui pourrait le justifier ? Mais un retour vers le passé qui bien qu'il s'éloigne de plus en plus, reste toujours très présent à mon esprit. Lecture de ma jeunesse, livre culte de mon adolescence, "Les Rebelles" de Jean-Pierre Chabrol. Lu et relu tant de fois, avec autant de passion. Et ce Mont-Lozère, fétiche pour ces marmots de Clerguemort, petit village accroché à son versant cévenol. J'aime me replonger dans cet univers qui m'a quelque peu façonné, comme le vent et la pierre ont sculpté les traits du visage de la Léonie de La Gronde. Vous ne la connaisez pas ? Lisez "Les Rebelles", et les deux tomes qui lui font une belle suite : "La Gueuse" et "L'Embellie". A propos de rebelles ... juste avant notre départ pour le Bleymard, au pied du Mont, un hôte avec lequel nous partagions les plaisirs d'un séjour à la ferme, chez Françoise et Alexis Amarger au Giraldès. Vous ne connaissez pas ? Essayez, rien qu'une fois, et vous y retournerez ! un hôte donc, éducateur de profession, nous donnait les dernières nouvelles du front : un millier de cadets venant de terminer une dure année de formation en vue d'intégrer l'école de la police nationale ont reçu un courrier du Ministère de l'Intérieur les informant que faute de crédits, les portes de l'école leur resteront closes. L'espace d'un instant, du fin fond de cette Lozère de la Margeride, rugueuse et douce à la fois, j'ai imaginé le lot de détresse, de colère, de désespérance, de haine qu'une telle annonce est suceptible de provoquer. Pour compenser la faible rémunération de cette année de préparation, certains s'étaient même endettés, comptant sur le revenu à venir, celui des années d'école ... Quelques heures plus tard, marchant sur le "sentier des chômeurs", le si bien nommé, celui que l'on emprunte pour monter du Chalet du Mont-Lozère au sommet des Finiels, les rouges des myrtilliers en feu étaient autant de drapeaux qu'une brise acerbe agitait à la barbe apeurée des notables du coin. Rebelles. Claude |