claude 2
Bonjour les amis !

mes coups de coeur,
mes états d'âme du 1er janvier 2015
       

Les précédents "coups de coeurs et états d'âme"

1515-2015

1515 Marignan,
nous avons tous appris ça à l'école. La première "grande et belle victoire" du nouveau roi François 1er, dès le début de son règne. On ne sait plus trop contre qui. Des Suisses, paraît-il. Donc avant qu'ils soient neutres. 16 000 morts en moins d'une journée, la performance est de taille. Bayard s'en est sorti. Sinon, nombre d'édifices, rues et places ne porteraient pas son nom aujourd'hui. C'est la vie, paraît-il.

1615, on connaît moins. Il y a eu pourtant quelques jolies guerres, comme le siège d'Osaka au Japon. Et au jeu de la bataille navale, les marins de Hollande qui ont battu l'escadre espagnole sur le terrain nautique du Pacifique. Le score final n'est pas précisé sur Wikipédia. Dommage ?

1715 ? ça s'est battu un peu partout dans le monde, mais la principale information qui nous reste de cette année-là, est "le roi est mort, vive le roi !". Louis XIV s'est éteint à l'âge de 77 ans (presque) après 72 ans de règne. Le travail des enfants était donc encore toléré à l'époque. C'est à ce genre d'infos que l'on peut mesurer le progrès. Quoique : pas sûr qu'en ce siècle-là, le burn-out existait déjà.

1815 : Waterloo, morne plaine. 
Le soir tombait ; la lutte était ardente et noire.
Il avait l'offensive et presque la victoire ;
Il tenait Wellington acculé sur un bois,
Sa lunette à la main, il observait parfois
Le centre du combat, point obscur où tressaille
La mêlée, effroyable et vivante broussaille,
Et parfois l'horizon, sombre comme la mer.
Soudain, joyeux, il dit : "Grouchy !" - C'était Blücher.    Victor Hugo (Les Châtiments)

"Grouchy ! - C'était Blucher" cela ferait presque penser à "Aubry ! - C'était Valls", non ?

1915 : la Grande Guerre. La grande boucherie. Pas encore Verdun, mais on y était presque. A chaque jour sa bataille, de quoi remplir nos monuments aux morts. Les Dardanelles, et tant d'autres. Vous en connaissez probablement plus que moi.

et 2015 ? Quelle guerre alimentera les pages des livres d'histoire, pour avoir de quoi écrire en 2115 ...

2015 ? la fin de la guerre économique !

Le coup est parti de Grèce. Alexis Tsipras arrive au pouvoir après la victoire du parti Syriza aux élections de mi-janvier. Il ne lui faut que quelques mois pour comprendre qu'il se trouve piégé. Quel que soit le levier qu'il actionne pour améliorer quelque chose, il constate avec effroi que la situation se dégrade à un autre endroit. Tout est tellement imbriqué, emmêlé, ... Le peuple grec commence à donner quelques signes d'impatience. Rien d'alarmant, mais il faut trouver quelque chose. Il profite du mois de mai pour faire une virée en France, histoire de demander conseils à son pote Mélenchon. Qui n'a pas grand chose à lui proposer qu'il n'ait déjà essayé. Cherchant quelque réconfort dans les contreforts de l'Ardèche et de la Drôme, il tombe (par hasard ?) sur un vieux paysan aux allures du sud méditerranéen, il farfouille la terre dans un coin reculé où se mélangent les plantations les plus variées sur des parcelles très réduites. Alexis Tsipras esquisse un sourire narquois devant ce manque évident de compétences, de recherche minimale de rationalité. Mais c'est avec un tout autre sourire aux lèvres qu'il quitte ce lieu quelques heures plus tard après avoir échangé longuement avec ce paysan incroyable, philosophe, humaniste. Pierre Rhabbi, il n'en avait jamais entendu parler. Et Mélenchon ne lui en a rien dit.
De retour en Grèce, il s'adresse à son peuple pour lui expliquer la nouvelle voie qu'il conviendrait d'emprunter, celle d'une certaine sobriété heureuse. Sortir de la compétitivité pour entrer dans l'ère du partage, du respect de la planète, et du respect des humains entre eux. Se contenter de ce dont l'on a besoin en le répartissant harmonieusement. Il échappe de peu au lynchage. Logique : le peuple grec a tant été privé, rabaissé, relégué qu'il ne s'est pas encore suffisamment gavé d'inutile, de futile, de faux semblants, de riens qui font mine d'être tout.
Mais le message dépasse les frontières, et donne un coup d'élan salvateur au mouvement naissant un peu partout en Europe de l'Ouest. Puis il s'étend ailleurs. Quelques mois plus tard, les peuples, dont celui de France proclament solennellement la fin de la guerre économique. L'objection de conscience unilatéralement décrétée amène des dizaines puis centaines de milliers de citoyens à déserter les lieux de production de biens et services dont l'utilité sociale n'est pas établie. Les éco-hameaux naissent dans les campagnes, les quartiers du bien vivre solidaire commencent à se développer aux cœurs et aux pourtours des villes. La suite, ce sera pour 2016 ... qui commencera par l'ouverture des premières "Assises de l'inégalité raisonnable" : une participation massive et enthousiaste est annoncée, tous les corps de métiers seront représentés.

Quelques photos instantanées de la fin de cette année 2015, sur le thème "mais que seront-ils devenus ?" :
Sarkozy ?
Mort. Et enterré (pour lui, le feu sacré, c'est uniquement une pantomime pour vivants). Avec NKM, Baroin, Chatel, Hortefeux et quelques autres, suite à un dramatique accident d'avion. Leur feuille de route les conduisait en région nantaise. D'après leurs prévisions, fiabilisées par l'indéfectible pertinence de leurs analyses, un aéroport devait se trouver à Notre-Dame-des-Landes. C'est donc la consigne qu'ils avaient donnée au pilote. L'atterrissage se transforma en crash monumental : il n'y avait pas d'aéroport à Notre-Dame-des-Landes ...

Marine Le Pen ? Emigrée en Russie. A sa fenêtre, un drapeau flotte, mentionnant "les russes d'abord". Elle a été naturalisée sur le champ.

Valls ? Le voici apportant une thermos de tisane apaisante à son ami Philippe Wahl, toujours directeur de La Poste, mais victime d'un grave burn-out, suite à la prise de conscience brutale des dégâts humains considérables dont il se sent soudain responsable. Le pronostic du corps médical est réservé. Celui du corps social est nettement plus optimiste. Valls n'est pas venu seul au chevet de ce grand patron, il est accompagné de François Brottes, "monsieur poste" au PS. Il est là dans la chambre, à genoux, très occupé à cirer les chaussures de Ph. Wahl, en prévision du jour où il sortira de l'hôpital : on ne sait jamais, il faut toujours soigner ses arrières.

Et c'est homme, là, assis sur un pliant sous l'arche de l'Arc de Triomphe ? Il pleure. Il a froid, la flamme du soldat inconnu ne suffit pas à le réchauffer. Il a tant rêvé de grandes victoires sur de beaux champs de bataille ! Mais pourquoi l'histoire ne se répète-t-elle pas ? Mais pourquoi François 3 ne mérite-t-il pas les mêmes gratifications que François 1er (le deuxième du nom, celui des années 80/90, avait eu chaud aux fesses, mais il s'en était pas trop mal tiré, lui ). Un sentiment de forte injustice le gagne. Alors il remonte doucement la tête, se lève, fixe la grande ligne droite des Champs Elysées qui se déroule devant lui, lève son bras droit à mi hauteur, et sa main gauche vient se caler dans le pli interne du coude pour un majestueux bras ... d'honneur !
Oui, enfin, l'honneur est sauf !

Belle année à vous tous !

Claude

Et maintenant ?
3 questions à se poser, me semble-t-il, et tenter d'y trouver des réponses :

1) Comment ça se fait, comment ça se passe des gens, jeunes pour la plupart, qui tombent dans le fanatisme, dans la haine, au point de tuer ? Sur quel terreau, par quels "mécanismes" prospèrent-ils ?

2) Dans nos écoles, collèges, lycées, et ailleurs, ces enfants, pré-ados, ados, et presque adultes (qui n'ont pas encore des grilles de pensées bien établies), qui manifestent par des paroles ou des actes un soutien aux terroristes, qui refusent de s'associer aux moments de partage des valeurs telles que la tolérance, l'acceptation et le respect de l'autre, que fait-on avec eux ? On les laisse comme ça se débrouiller, faire leur chemin ?

3) La liberté d'expression, nous y sommes tous attachés, sans avoir forcément conscience qu'elle a ses limites : par exemple, la diffamation est considérée dans notre société comme un délit, et il y a consensus sur ce point. Mais alors, quand on s'exprime par 
un propos, qu'il soit dessin, écrit, chanson, caricature, ...  dont on sait qu'il va blesser, qu'il va déclencher un sentiment d'humiliation chez des personnes parce qu'elles n'ont pas les "moyens" de la prise de recul, qu'elles n'ont pas, pour quelque raison que ce soit, la tolérance permettant de ne pas prendre cette expression au premier degré, comment on fait ? Dire "ils n'ont qu'à se débrouiller avec" ne me satisfait pas plus que le "je m'abstiens de m'exprimer comme ça" ...

Cela vaudrait peut-être le coup de chercher,
et de trouver des réponses, non ?