claude 2
Bonjour les amis !

mes coups de coeur,
mes états d'âme du 28 octobre 2015
et du 23 novembre
       

Les précédents "coups de coeurs et états d'âme"

Démocratie participative : l'arnaque ?

Commençons juste par ouvrir le dictionnaire (Larousse, pourquoi pas ?).

Démocratie : Régime politique dans lequel le peuple exerce sa souveraineté lui-même, sans l'intermédiaire d'un organe représentatif (démocratie directe) ou par représentants interposés (démocratie représentative).

Participer : S'associer, prendre part à.

Pléonasme : répétition de mots dont le sens est identique.

Non-sens : Phrase ou parole dépourvue de sens ; chose absurde.

On pourrait continuer en allant chercher la définition du mot "absurde", mais diront certains, ce serait exagérer. Alors revenons à l'essentiel.

Démocratie participative : pléonasme ou non -sens ?
A lire les définitions ci-dessus, il me semble que cette question pose vraiment les termes du débat. Et que la réponse pencherait plutôt du côté du non-sens : alors que la démocratie est définie comme un moyen de faire exercer le pouvoir par le peuple, c'est à dire par les citoyens, la "démocratie participative" consent juste à leur donner un rôle d'associé, à ce qu'ils prennent part à la prise des décisions assumée par d'autres.
Le concept de démocratie participative apparaît comme d'autant plus décalé, pour ne pas dire absurde, que dans notre système politique, par le vote pour désigner leurs représentants, les citoyens participent.

Que penser de cela ?

1) Que l'idée de "démocratie participative" fasse recette dans certains milieux bien pensants a le mérite de mettre le doigt sur une bien triste réalité : de démocratie, dans notre régime politique, il n'en est pas question. Une fois le bulletin glissé dans l'urne, les élus s'approprient le pouvoir de décision, dans une légitimité qui ne semble que rarement remise en cause dans les milieux politiques.

2) L'dée de
"démocratie participative" prend corps sur cette absence de démocratie réelle. C'est bien parce que les citoyens sont dépouillés de leur capacité d'exercer le pouvoir que certains en sont venus à se dire : ils pourraient quand même participer un peu, non ? Mais en quoi cette "démocratie participative"consisterait-elle ? A faire s'exprimer des citoyens, les élus écouteraient (ou feraient semblant), puis décideraient en précisant "après vous avoir écouté longuement et avec beaucoup d'attention, mais en tenant compte de la conjoncture qui est celle que vous connaissez et contre laquelle nous ne pouvons rien, etc ..." : une belle mayonnaise, quoi !

3) Une autre conception de la démocratie est opposable à cette mascarade : celle que j'appelle la démocratie citoyenne, qui relève, si l'on se réfère aux définitions énoncées plus haut, d'un véritable pléonasme. Mais l'idée que les citoyens pourraient décider est tellement étrangère à nos décideurs, qu'un pléonasme n'est probablement pas de trop.

Un exemple récent : interpellés sur leur légitimité à fusionner des communes, du fait que ce projet ne figurait pas dans leur programme électoral de 2014, date de leur élection, par des citoyens défendant l'idée que les habitants des communes devraient être les décideurs de telles fusions (après débats conséquents, et tout ce qui permet à un tel vote d'être sérieux, crédible, légitime), des maires ont répondu "de toutes façons, quand on les consulte, les gens votent toujours non". Ces mots qui montrent la hauteur de vue démocratique de ceux qui les ont prononcés leur ont été soufflés par le sous-préfet ... pas vraiment une surprise.

Démocratie, mais où es-tu ? Sous le pléonasme, pardi !


Claude
Après les attentats du 13 novembre : malaise !

Depuis le 13 novembre, je reçois moultes prises de positions et autres communica- tions remettant en question l'instauration de l'état d'urgence dans des conditions qui laissent craindre une remise en cause (réaliste !) de nos libertés.
Expression d'un certain malaise ....


Ce qui me dérange le plus est l'absence de toute prise en compte du besoin de sécurité des citoyens que nous sommes.
Je m'explique : pour avoir travaillé longtemps et continuer à intervenir dans des actions d'éducation au bien vivre ensemble, j'ai appris que le bien-être humain se constitue par la satisfaction de 4 besoins fondamentaux, au premier desquels le besoin de sécurité (pris dans un sens très large, allant de la sécurité matérielle à la sécurité affective, en passant par celle liée à la santé et aussi à l'intégrité physique et morale). Ce besoin est la clef de tous les autres. Dit autrement, si nous ne vivons pas dans un certain degré de sécurité, nous sommes incapables de bien vivre avec soi-même, de vivre en bonne altérité (avec les autres), d'être un acteur utile et reconnu dans la société.

Les attentats du 13 novembre, plus encore que ceux du 7 janvier parce qu'ils ont ciblé des anonymes, c'est à dire des gens comme nous, développent de manière tout à fait logique, tout à fait normale, un sentiment d'insécurité. Et ne nous trompons pas : la cause première de ces peurs n'est ni l'état d'urgence, ni les propos va-t'en guerre de nos gouvernants (qui ne sont pas anodins, mais il ne font qu'en ajouter) mais bien les attentats qui ont été commis.

Un communiqué, un discours, une analyse de la situation présente peuvent-ils être audibles, crédibles s'ils critiquent les mesures prises par le gouvernement au nom de la défense des libertés (ce qui en soit ne me choque pas) sans proposer des alternatives sécurisantes ? Je ne le pense pas.
D'accord pour dire non à l'état d'urgence mais à la condition d'être en mesure de proposer d'autres dispositions répondant au besoin légitime de sécurité des citoyens. C'est à dire des mesures à court terme, parce que le besoin est présent ici, maintenant, bien réel.


Ce qui m'amène à la question des appels à l'unité très largement critiqués dans certains milieux militants. Je pense que le minimum est de faire la distinction entre une unité "populaire", citoyenne, qui peut porter en elle des potentialités d'alternatives à l'état d'urgence en matière de sécurisation des personnes, et la "comédie" de l'unité politicienne qui est évidemment à combattre pour une raison trop souvent non citée : ce dont notre société a besoin aujourd'hui dans la perspective de définir des actions à moyen et long terme, c'est que se croisent les différentes analyses, les différentes manières de voir, sans quoi, il n'y a guère d'espoir que la société parvienne à intégrer une juste compréhension des causes du terrorisme, condition indispensable à la définition des politiques adéquates.

Dernier point : ne serait-il pas temps de s'interroger sur le "progrès technologique" ? Parce que toutes ces horreurs ont été grandement facilitées par ce nouvel univers technologique dans lequel nous sommes chaque jour poussés à nous immerger plus profondément. Au nom du progrès technologique. Qui a "ses effets positifs et ses effets négatifs" bien entendu .... Peut-on se contenter de cela ? Ne sommes nous pas confrontés à des machines qui vont tellement vite que les réponses apportées ne peuvent être que trop tardives ? N'y a-t-il pas un paradoxe à appeler à une défense des libertés des citoyens qui dans leur immense majorité plongent tête baissée et en parfaite connaissance de cause dans des pratiques qui les brident, permettent tous les flicages, etc ... ?

Voilà donc quelques mots que j'ai pu mettre pour exprimer ce sentiment de malaise. Mais ce ne sont que des mots. Et je sais bien qu'il est hasardeux de tenter de traduire ses pensées en mots écrits.
Je viens de relire, ce qui m'incite à préciser que je n'ai pas de télé, que je n'ai vu aucune image relative aux événements du 13 novembre et des jours suivants, et que je limite volontairement mon temps d'audition de la radio en me cantonnant à l'écoute d'émissions un peu moins abêtissantes que d'autres ...

Claude